Cette année, deux lauréats ont été choisis par le jury : Vincent Lostanlen et Corentin Louboutin. Ils présenteront à tour de rôle leurs travaux lors de cette conférence.
« Mettre l’oreille dans la puce ? » – Vincent Lostanlen, post-doctorant, Université Cornell (USA)
Entre les années 1880 et 1980, les efforts conjoints de neurophysiologistes, d’acousticiens, et d’ingénieurs ont permis une simulation de l’ouïe par des transducteurs électromécaniques. Ces efforts ont culminé avec la fabrication en série des premiers implants cochléaires. Pour autant, une audioprothèse ne constitue pas, à proprement parler, une « machine à écouter » autonome. Bien qu’elle approxime convenablement les mécanismes périphériques de l’oreille humaine, il lui manque un modèle fonctionnel de ses étapes ultérieures, mises en jeu par notre cerveau. Les travaux récompensés visent à comprendre, puis répliquer, ces étapes d’analyse profonde de la sensation sonore. Non plus seulement mettre la puce (électronique) à l’oreille, mais l’oreille (intelligente) dans la puce.
« Modélisation multi-échelle et multi-dimensionnelle de la structure musicale » – Corentin Louboutin, compositeur, interprète
Le domaine de la Recherche d’Information Musicale (MIR) vise à développer des systèmes informatiques capables de classifier, recommander, analyser, composer des morceaux de musique. Afin de réaliser ces tâches, les méthodes actuelles se basent sur des modèles d’observation de l’interdépendance des éléments musicaux locaux, tels que les notes ou les accords. Cependant, très peu de ces méthodes rendent compte de la structure des morceaux à analyser à des échelles intermédiaires telle que la phrase musicale ou au-delà. Les travaux récompensés se sont attachés à modéliser et décrire comment ces éléments sont organisés et reliés les uns aux autres à différentes échelles de temps, afin de former un tout. L’approche choisie permet de décrire plus efficacement les couplets, les refrains, et la structure harmonique et rythmique de morceaux de musique Pop.
